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THÉRAPIE
NEWS
ETANERCEPT
:(ANTI-TNFa)
le TNF alpha semble impliqué dans la maladie et les auteurs évaluent
la possibilité de bloquer son effet par un leurre composé de la portion
soluble du récepteur du TNF p75 kD (un des deux récepteurs membranaires du
TNF alpha) fixé sur un fragment Fc d'une immunoglobuline humaine IgG1 pour
assurer une demie vie longue et sa diffusion dans les tissus.
Traitement de l'arthrose par la codéine
La douleur est la principale conséquence de l’arthrose, et plus la
pathologie s’aggrave, moins il existe de diminution de cette douleur et de la
gène fonctionnelle, même pendant les périodes de repos articulaire. De
nombreuses études ont évalué le rôle des analgésiques opiacés dans le
traitement de la douleur arthrosique .
Etude randomisée, double aveugle, groupes parallèles versus placebo.
Comparaison de l’efficacité et de la tolérance d’une Codéine L.P. à 2
prises/ jour (Codeine Contin )versus placebo chez des patients atteints de
douleurs chroniques dues à une arthrose du genou ou de la hanche. 4 semaines de
traitement précédés par une période de washout (sevrage en analgésique) de
2 à 7 jours. Evaluation clinique hebdomadaire et adaptation de la posologie en
fonction des besoins, examen journalier des observations patient.
La douleur( journalière), la raideur et la gène fonctionnelle évaluées avec
l’utilisation du WOMAC (avec Echelle Visuelle Analogique ) rempli par le
patient. 66 patient inclus. Moyenne initiale et finale journalière de Codeine
L.P. :50 mg/12h et 159 mg/12h.Toutes les variables évaluées sur l’efficacité
de l’antalgique indiquaient la supériorité de la Codeine L.P. par rapport au
placebo. Le score WOMAC de l’échelle de la douleur montrait une amélioration
de 44,8% par rapport au début dans le groupe Codeine L.P.versus 12,3% pour le
groupe placebo.(p=0,0004). Le score WOMAC de la raideur et de l’amélioration
fonctionnelle montrait une amélioration de 47,7% et 49,3% respectivement par
rapport au début dans le groupe Codeine L.P. versus17,0% et 17,0% dans le
groupe placebo.(p=0,003 ; p=0,0007) . La Codeine L.P. était significativement
meilleure que le placebo dans les mesures de la qualité de sommeil et dans le
recours à l’utilisation d’antalgiques( Acetaminophen).
L’utilisation de la Codeine L.P.constitue à elle seule un traitement des
douleurs chroniques arthrosiques des arthroses du genou et de la hanche.
Traitement de l'ostéoporose masculine
par alendronate
Osteoporos Int 2000;11(2):98-101
N Engl J Med 2000 Aug 31;343(9):604-10
L'ostéoporose masculine est souvent mal prise en charge et peu traitée. Une
première étude avait été publiée par une équipe australienne (Ho) sur une
petite série de 41 patients ostéoporotiques avec fractures et traits pendant
un an. Les résultats avaient montré un gain de masse osseuse mesuré par DXA
surtout net au niveau du rachis lombaire (5 à 7% en moyenne), modéré au
niveau du trochanter et nul au triangle de Ward. Le risque de fracture
vertébrale et périphérique était diminué.
Une équipe américaine a lancé une étude double aveugle prospective pour
vérifier l'effet de 10 mg d'alendronate versus placebo donné de façon
quotidienne chez des hommes ostéoporotiques. La densité minérale osseuse de
241 hommes d'âge moyen 63 ans (écart 31-87) tous atteints d'ostéoporose a
été suivie prospectivement. 1/3 de ces patients avaient des taux bas de
testostérone libre au début du traitement. Les autres avaient une ostéoporose
primitive, toutes les autres causes d'ostéoporoses secondaires ayant été
éliminées.
Tous les patients ont reçu une supplémentation vitamino-calcique quotidienne
et la mesure principale de l'étude est l'importance de la fluctuation de
densité minérale osseuse au niveau du rachis lombaire de la hanche et du corps
entier. Les patients qui ont reçu de l'alendronate ont une augmentation moyenne
de la densité minérale osseuse de 7,1 ± 0,3% au rachis lombaire, 2,5 ± 0,4 %
au col fémoral et 2,0 ± 0,2% pour le corps entier ( p<0,01 pour toutes les
comparaisons par rapport à la baseline).
Par opposition, les patients du groupe placebo n'ont eu qu'une augmentation
très faible de la densité minérale osseuse lombaire (1,8 ± 0,5%) et pas
d'augmentation au col fémoral et sur le corps entier.
Par ailleurs, l'incidence des fractures vertébrales est plus faible dans le
groupe alendronate que dans le groupe placebo (0,8 % contre 16,1 %, p=0,02). Au
terme de l'étude, les hommes dans le groupe placebo ont une réduction moyenne
de hauteur de 2,4 mn contre 0,6 mm dans le groupe alendronate. Enfin, au terme
de l'étude, il semble que l'alendronate chez l'homme soit bien toléré. La
conclusion des auteurs est que, dans les ostéoporoses masculines, l'alendronate
semble être une alternative thérapeutique intéressante capable d'augmenter la
densité minérale osseuse du rachis, de la hanche et du corps entier et de
prévenir les fractures vertébrales osseuses ainsi que la réduction de taille
liée à celles-ci.
Nouveaux traitements de l'algodystrophie
N
Engl J Med 2000 Aug 31;343(9):625-30
Du nouveau dans le traitement de l'algodystrophie chronique ?
On sait que cette affection relativement rare est particulièrement invalidante
en raison des manifestations douloureuses chroniques, des anomalies
fonctionnelles et des troubles locaux (oedèmes, modifications de la taille de
croissance, hyper sudation, troubles vasomoteurs, anomalies de la couleur) qui
l'accompagnent. De plus elle répond mal aux traitements locaux et globalement 1
patient sur 5 seulement retrouve un niveau fonctionnel similaire à l'état
antérieur à l'apparition de l'algodystrophie.
Des sanctions thérapeutiques s'imposaient, en voici deux proposées dans le New
England de ce mois-ci. La première est un travail (prospectif double aveugle)
démontrant l'intérêt de la stimulation médullaire chez
ces patients. Un générateur est implanté par voie sous cutanée, qui permet
de délivrer grâce à une électrode implantée, elle, dans l'espace épidural
en regard des métamères correspondants, des décharges électriques dont
l'intensité est jaugée par le patient.
Après avoir sélectionné vigoureusement les patients sur des critères
cliniques, 18 sujets sont traités par une rééducation fonctionnelle simple
alors que 24 patients (qui ont tous répondu positivement à un test préalable
de stimulation médullaire) se voient implanter l'appareil.
Après 6 mois de stimulation, les auteurs montrent une franche réduction de la
symptomatologie douloureuse chez les patients ayant bénéficié de
l'implantation (2,5 cm sur l'échelle visuelle analogique). Malheureusement,
cette méthode (efficace sur la douleur chronique) à 2 inconvénients
importants : son coût non négligeable et l'absence totale de modification de
l'EVA fonctionnelle. Elle est délicate et nécessite un geste neurochirurgical.
Le second travail étudie l'efficacité de l'injection
intrathécale de baclofen. Le baclofen est un agoniste spécifique
des récepteurs de l'acide gamma amino butirique.
Ces récepteurs inhibent l'influx sensoriel au niveau médullaire. On sait que
la stimulation douloureuse chronique peut s'accompagner de dystonie, cette
dystonie étant en soi source de handicap fonctionnel sévère (évolution vers
la fixité).
Six patientes ont reçu des injections intrathécales au niveau D11 de 25, 50 et
75 microg de baclofen (pompe). La procédure permet d'obtenir une sédation
douloureuse très efficace et une réduction des dystonies permettant une
reprise de l'activité fonctionnelle. Les photographies sont particulièrement
démonstratrices.
Il est donc possible que, dans certaines indications particulières, on puisse
proposer devant ces formes douloureuses chroniques et rebelles d'algodystrophies
des thérapeutiques nouvelles et agressives permettant d'obtenir une sédation
des symptomatologies douloureuses ou de la dystonie.
Traitement hormonal substitutif et athérosclérose
coronarienne
N Engl J Med 2000 Aug 24;343(8):522-9
Un des arguments pour tenter de convaincre une femme d'accepter une
hormonothérapie substitutive de la ménopause est qu' " il est possible
que ce traitement prévienne les risques coronariens chez la femme ". Un
travail américain bat cette affirmation en brèche.
Les auteurs ont étudié 9000 femmes toutes atteintes d'une maladie coronarienne
chronique athéromateuse vérifiée par angiographie et les ont tirées au sort
afin de recevoir soit 0,625 mg d'œstrogènes conjugués par jour, soit 0,625 mg
d'œstrogènes conjugués + 2,5 mg de médroxyprogestérone, soit un placebo.
Toutes ces femmes ont été suivies pendant en moyenne 3,2 ± 0,6 ans et les
coronographies de départ et de fin d'étude sont comparées.
Le traitement oestrogénique ou oestroprogestatif s'accompagnait en effet d'une
réduction significative des LDL cholestérol (réduction de 9,4 % et de 16,5 %
respectivement) et d'une augmentation significative du cholestérol HDL (18,8 et
14,2% respectivement). Cependant, aucun des 2 traitements (par comparaison au
groupe placebo) n'a modifié la progression de la maladie coronarienne
athéromateuse. Toutes les mesures angiographiques concordent : il n'y a pas de
prévention de l'évolution de la maladie athéromateuse par le traitement
oestroprogestatif.
Les conclusions des auteurs sont donc pessimistes. Dans ce groupe de patients
ayant déjà une maladie coronarienne avérée, le traitement oestroprogestatif
ne permet pas de freiner la progression de la maladie. Pour les auteurs, chez
ces patientes là, un traitement oestroprogestatif ne doit pas être proposé
dans le but de freiner la maladie coronaire.
Traitement du lupus par anti-IL-10
Arthritis Rheum 2000 Aug;43(8):1790-800
Voilà de nombreuses années qu’aucune innovation thérapeutique n’était
survenue pour les patients atteints du lupus, c’est maintenant chose faite.
Une équipe franco-mexicaine rapporte l’efficacité d’une thérapie visant
à bloquer l’IL10 par un anticorps monoclonal. Il s’agit de 6 patients avec
un lupus actif (SLEDAI à l’entrée 8,88 + 0,91), tous ont des manifestations
cutanées et articulaires, 4 sur 6 ont une vascularite cutanée, 5 sur 6 ont des
complications hématologiques, 4 de la fièvre, 1 des sérites et 4 des troubles
de l’état général. Tous ces patients ont reçu de façon préalable une
forte corticothérapie, du plaquenil, des immunosuppresseurs de la dapsone, du
méthotrexate ou de l’Imurel. Aucun n’a reçu d’Endoxan, aucun n’a de
complications lupiques menaçant directement sa vie. Le travail démontre que l’injection
de 20 mg intraveineux par jour, d’un anticorps murin anti IL10 pendant 21
jours permet de casser les poussées évolutives de la maladie avec une très
nette réduction de l’activité clinique ( le SLEDAI à J 21 est à 3,67 +
0,67 ; à 2 mois à 1,50+0,84 et à 6 mois à 1,33+ 0,80), une réduction de la
corticothérapie qui passe en moyenne de 30 mg/j à l’entrée à 9,5 mg/j à
la fin des 6 mois.
Parallèlement à cette amélioration clinique, de nombreuses améliorations
biologiques sont constatées (réduction des taux circulants des récepteurs
solubles IL2, du récepteur p 75 du TNF, des formes solubles d’ICAM et V CAM
et une augmentation des taux circulants d’IL1-RA).
L’effet très favorable et intéressant représente une innovation réelle. La
place de cette stratégie thérapeutique au sein de l’arsenal thérapeutique
la maladie lupique évolutive reste à préciser.
Traitement des PR récentes de mauvais pronostic
Arthritis Rheum 2000 Aug;43(8):1809-19
Le travail multicentrique publié par la fondation britannique de recherche sur
la polyarthrite débutante et de mauvais pronostique est extrêmement
intéressant, il tente de répondre à la question suivante : chez des patients
présentant une PR débutante, évoluant depuis moins de 12 mois et ayant tous
les critères de mauvais pronostic à long terme, faut il traiter de façon
classique ( salazopyrine seule) ou au contraire développer une stratégie «
super agressive » ( méthotrexate+ ciclosporine + infiltrations intra
articulaire) ? Cette question est importante et sa réponse est tout à fait
pratique.
Comment définir les patients atteints de PR de mauvais pronostic ? Les auteurs
ont retenu les éléments suivants, assez largement reconnus : La présence d’une
CRP > 20, une sérologie rhumatoïde positive, la présence d’un épitope
HLA DRbéta de la 3ème région allélique hyper variable, la présence d’un
score HAQ anormal et d’un sexe féminin. Tous les patients avec de tels
critères sont randomisés dans les 2 bras précités.
Les patients sont suivis pendant 48 semaines et analysés en fonction des
critères d’amélioration ACR20. Dans les deux groupes, il y a, à terme,
autant de patient en rémission (10%), autant de patient avec une amélioration
répondant aux critères ACR 20 (55 et 48%, p NS). On note dans les trois
premiers mois d’étude une réduction statistiquement plus marquée des
paramètres d’activité dans le groupe « traitement agressif », mais trois
mois plus tard, les paramètres cliniques et para-cliniques ont évolué de la
même façon dans les deux groupes.
Les scores radiologiques ont évolué de1 point dans le groupe agressif et de
1,25 dans le groupe classique (non significatif). En termes d’échec
thérapeutiques, il y a moins de sortie d’étude par inefficacité dans le
groupe « agressif » que dans le groupe « classique ». Dans le groupe
agressif, 23% des sujets ont une atteinte rénale et doivent baisser leurs doses
de ciclosporine.
En conclusion, une conduite thérapeutique agressive chez des PR avec des
facteurs de mauvais pronostiques ne permet pas après un an de traitement d’enregistrer
une amélioration supérieure à celle, notée avec les thérapeutiques
classiques (Ceci n’est pas valable pour les inhibiteurs du TNF alpha, mais
leur prescription reste une exception).
Ceci suggère donc qu’il est nécessaire de rester classique dans notre
conduite thérapeutique mais qu’il est capital de dépister précocement les
sujets qui répondent mal au traitement pour, à ce moment là, proposer une
stratégie « additive et plus agressive» dans un second temps.
Traitement de la polyarthrite juvénile par le
methotrexate
Arthritis Rheum 2000 Aug;43(8):1849-57
On sait que les petites doses hebdomadaires de MTX sont efficaces dans les
arthrites chroniques juvéniles (ACJ) , cependant sous ce vocable se cachent
plusieurs affections et pour deux d’entre elles l’intérêt du MTX n’avait
pas été étudié ni validé. Il s’agit des oligo-arthrites extensives et des
formes systémiques.
Un groupe européen multicentrique démontre que le MTX hebdomadaire per-os à
la posologie de 15 à 20 mg/m2 est effectif dans le traitement de ces deux
formes d’ACJ.
Les auteurs ont analysé prospectivement 88 enfants et montrent la bonne
tolérance de la drogue ainsi que son excellente efficacité sur des index
composites.
Anti-COX-2 et thromboses
Arthritis Rheum 2000 Aug;43(8):1891-6
Il existe, depuis le début, un doute quant aux effets secondaires possibles des
inhibiteurs de la COX-2, en terme de pathologie cardiovasculaire notamment. Ces
molécules étant dépourvues d’activités antiagrégantes, on pouvait
craindre que substituer un anti COX-1 pour un anti COX-2 chez des patients avec
un passé cardiovasculaire ne l’expose à des complications. Les patients
atteints de connectivites consomment des anti inflammatoires non stéroïdiens
et ont souvent une affections « vasculaire » sous-jacente.
Les auteurs apportent 4 observations caricaturales de patients présentant des
connectivites ( tous avaient un syndrome de Raynaud, des anticorps
antiphospholipides ou un anticoagulant lupique ou une histoire compatible avec
un syndrome des anti phospholipides) . Ces 4 patients ont tous, biologiquement
un syndrome inflammatoire et cliniquement des manifestations articulaires
douloureuses inflammatoires. L’utilisation d’un anti COX-2 pour soulager
cette symptomatologie va s’accompagner de manifestations vasculaires sévères
puisqu’il s’agit 2 fois d’une thrombose pédieuse, une fois d’une
thrombose veineuse périphérique avec embolie pulmonaire et une thrombose de l’artère
iliaque commune.
Dans tous les cas les critères d’imputabilité au médicament sont remplis. L’arrêt
rapide du traitement est impératif à chaque fois, en association avec un
traitement anti-coagulant et anti-agrégant, voir un traitement corticoïdes et
immunosuppresseur parfois….. Chez deux patients on documente une élévation
du thromboxane A2 traduisant une activation plaquettaire in vivo.
En conclusion, chez les patients avec des antécédents vasculaires et un
contexte inflammatoire, il faut rester très prudent si l'on prescrit des
anti-COX2 .
Comparaison Léflunomide et méthotrexate dans la PR
Rheumatology (Oxford) 2000 Jun;39(6):655-65
Maintenant que depuis le début septembre 2000, la drogue est disponible, nous
allons l’utiliser…Je parle de l’Arava R (Léflunomide). Cependant, dans la
PR quelle est la place exacte de la molécule dans l’arsenal thérapeutique.
L’équipe de P Emery compare l’efficacité et la toxicité du médicament
versus le méthotrexate dans une cohorte de 999 PR évolutives. Les patients
sont randomisés : Arava, (501 patients, dose de charge de 100mg/j pendant 3
jours puis dose de maintenance de 20 mg tous les jours) ; ou du methotrexate
(498 patients 10-15 mg/semaines), le tout sur une durée de 52 semaines (avec
une phase de 52 semaines supplémentaires en ouvert).
Les analyses sont faites en intention de traiter ; à un an on note
(respectivement groupe ARA et MTX) : un réduction de 8,3 et de 9,7 du nombre
des articulations inflammatoires ; le compte des articulations douloureuses est
abaissé de 6,8 et 9 ; l’appréciation globale du médecin est amélioré de
0,9 et 1,2 points ; celle du patients s’améliore des mêmes valeurs, la VS
chute de 15 points dans le groupe ARA et de 28 dans le groupe MTX.
Au total l’amélioration « générale » induite par le MTX est
significativement plus importante que celle de l’Arava, le bénéfice n’augmente
pas au cours d’une seconde année de traitement, la progression radiographique
est identique dans les deux groupes en fin de 1ère année et plus faible dans
le groupe MTX en fin de 2ème année. Les effets secondaires les plus fréquents
sont connus (troubles digestifs, céphalées, atteinte cutanée..) mais ils sont
plus fréquents dans le groupe MTX que Arava, ce qui contrebalance le bénéfice
thérapeutique du MTX.
Traitement des cryoglobuline mixte rebelle dues au VHC
par ribavirine et interféron alpha
J Rheumatol 2000 Sep;27(9):2172-8
Le traitement des manifestations extra hépatiques des infections à virus C (
à savoir les infections liées à la cryoglobulinémie) sont délicates. Depuis
quelques temps un certain nombre de cases reports vont dans le même sens et
semblent montrer une efficacité de l’association ribarivine et interféron
alpha.
Un travail supplémentaire est publié ce mois ci dans le Journal of
Rheumatology allant dans le même sens, il s’agit de 9 patients, d’âge
moyen 57 ans, porteur d’une cryoglobulinémie mixte de type II, ne répondant
pas à l’interféron alpha, et traités dans un second temps par l’
association interféron alpha, 3 fois par semaine, et ribavirine 15 mg/kg et par
jour pendant 6 mois.
Les auteurs israéliens montrent qu’à la fin du traitement, le taux moyen des
transaminases est passé de 119 unités à 84, 4 des 9 patients ayant une
normalisation de ce taux. Un réponse complète virologique n’est observée
que chez 2 patients cependant la cryoglobulinémie devient indétectable après
6 mois de traitement chez 80% des patients et diminue significativement chez les
2 autres. Par ailleurs une réduction importantes des signes liées à la
cryoglobulinémie (arthralgie, arthrite, protéinurie, vascularite cutanée..)
est observée durant les 10 semaines de traitement. Il semble cependant que les
manifestations neurologiques de polynévrites périphériques répondent mal.
En résumé (de l’ensemble des papiers publiés depuis un an et qui s’ajoutent
à celui-ci) il semble que l’association interféron alpha et ribavirine
représente une avancée importante dans l’éradication de l’infection par
le virus C et des manifestations de cryoglobulinémie. Il faut noter que dans un
certain nombre de cas, la stérilisation de l’infection virale n’est pas
obtenue, il ne faut pas se faire d’illusion, même si la cryoglobulinémie
disparaît sous traitement, la persistance de l’infection virale signe
immanquablement la réapparition à cours ou moyen terme des manifestations
cliniques. Là, il existe encore des recherches à faire.
Greffe de moelle dans les lupus sévères
Lancet, 2000, 356, 701-707.
raynor A et coll. Treatment of severe systemic lupus erythematosus with high
doses chemotherapy and haematopoietic stem-cell transplantation : a phase one
study.
Les patients lupiques qui présentent des défaillances multiviscérales
persistantes et évolutives malgré un traitement par cyclophosphamide
intraveineux ont un fort risque de mortalité.
Les auteurs ont donc essayé d’apprécier la faisabilité, la sécurité et l’efficacité
d’un traitement immunosuppresseur majeur associé à une autogreffe de moelle
osseuse.
9 patients avec une telle maladie lupique grave sont analysés ; tous sont
jeunes avec une maladie évoluant depuis moins de 7 ans, ont reçu de fortes
doses de corticoïdes et de multiples cures d’immunosuppresseurs. Les
atteintes les plus fréquentes sont cardiaques, rénales, hématologiques,
neurologiques et pulmonaires. Tous ont déjà reçu du cyclophosphamide IV.
Le protocole comporte une mobilisation des cellules souches avec du
cyclophosphamide (2 grammes/m2) puis du GCSF (10 micro gr par kg et par jour).
Les progéniteurs collectés sont sélectionnés sur colonne et enrichis en
cellules CD34+ et réinfusés au patient, après une immunosuppression majeure
comportant cyclophosphamide 200 mg/kg, méthylprednisolone 1g et sérum anti
thymocytes (90 mg/kg).
Les résultats sont bon, car en dépit des antécédents de chimiothérapie, les
9 patients ont tous une mobilisation qui se réalise avec succès, 2 patients n’iront
pas à la greffe en raison de sepsis. Les 7 lupus restant reçoivent le
protocole complet.
Le temps médian pour récupérer un nombre absolu de neutrophiles >500 et un
nombre de plaquettes > 20 000 est respectivement de 9 et 11 jours. Après un
suivi médian de 25 mois, tous ces 7 patients sont libres de manifestations
lupiques actives, les atteintes évolutives rénales , cardiaques et pulmonaires
ont disparu, les marqueurs sérologiques de la maladie sont normalisés. Pour
les auteurs, cet essai de phase I semble très prometteur dans ces formes
rebelles et potentiellement fatales.
Le traitement hormonal substitutif (THS) augmente (un
peu) le risque de thrombose veineuse profonde
Ann Intern Med 2000 May 2;132(9):689-96
Les contraceptifs oraux augmentent le risque thromboembolique, mais les données
concernant le THS sont limitées. Grady et coll. publient les résultats de la
cohorte HERS (2763 femmes ménopausées âgées de moins de 80 ans (âge moyen
67 ans) atteintes d’une coronaropathie isolée (sans antécédents
thromboemboliques) non hystérectomisées). L’un des objectifs secondaires de
cette étude est en effet d’analyser la survenue d’événements
thromboemboliques dans cette cohorte (l’objectif principal étant la survenue
d’événements cardiaques). Les patientes ont été traitées par œstrogènes
équins combinées et acétate de médroxyprogestérone (n= 1380) ou placebo (n=
1383), et suivies en moyenne 4,1 ans. La compliance au traitement a été assez
bonne puisque à la fin de la troisième année, 75 % des patientes THS et 81 %
du groupe placebo prenaient leur traitement. Pendant cette période, 34 femmes
du groupe traité et 13 du groupe placebo ont eu un événement thromboembolique
(phlébite et/ou embolie pulmonaire) soit une augmentation du risque de 2,7 (et
un taux d’évènements de 6,2 pour 1000 femmes-années). Cela était encore
plus net parmi les femmes atteint de fracture des membres inférieurs (RR de
18,1) ou de cancer (RR 3,9) ou après chirurgie (RR 4,9) ou hospitalisation en
médecine (RR 5,7). Le risque était diminué pour les patientes traitées par
aspirine (RR 0,5) ou statine (RR 0,5). Ce THS, dans cette population, augmente
modérément le risque thromboembolique, ce qui sera à mettre en balance avec
le bénéfice (s’il existe) coronarien lorsque celui-ci sera connu. Ces
données ont déjà été annoncées, il s’agit de la publication in extenso
des résultats. Les conclusions ne sont donc pas une révélation. Il faut
simplement noter que la majoration du risque thromboembolique est réelle mais
que ce risque demeure très faible.
Visco-supplémentation dans l’arthrose du genou : des
résultats douteux
Arthritis Rheum 2000 Jun;43(6):1192-203
La visco-supplémentation est parfois proposée dans le traitement de l’arthrose
du genou ; Les auteurs font une revue de la littérature afin de répondre à
différentes questions : l’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique
permet-elle une restauration de la viscosité synoviale ? A t’elle une
efficacité sur la douleur ? Modifie-t-elle le cours évolutif de l’arthrose ?
Est-ce un traitement sans risque ? Les conclusions des auteurs sont mitigées.
L’article, écrit par Kenneth Brandt et coll., est clairement critique : en
effet, si la revue de la littérature conclut dans la majorité des études à
la supériorité de l’acide hyaluronique sur le placebo, la pertinence
clinique de ces résultats reste à démontrer. De plus, l’implication de l’industrie
pharmaceutique dans la réalisation des essais est constante, et la
méthodologie souvent critiquable. Les auteurs s’appuient sur une solide
bibliographie (71 références).
Traitement de la spondylarthrite par l’infliximab
Arthritis Rheum 2000 Jun;43(6):1346-52
Il s’agit d’une étude pilote ouverte réalisée sur 11 patients atteints de
SPA sévère selon les critères du BASDAI, avec une douleur évoluant depuis
plus de 3 mois d’intensité égale ou supérieure à 4 sur 10 sur une échelle
visuelle analogique. Les traitements de fond (2 patients) devaient être
arrêtés 4 semaines avant l’inclusion et la corticothérapie orale (1
patient) 2 semaines auparavant. Outre les critères biologiques habituels, une
IRM dorsolombaire était réalisée avant le début du traitement. Trois
perfusions de 5 mg/kg d’infliximab étaient réalisées (semaines 0, 2 et 6).
Les patients étaient évalués toutes les 2 semaines pendant 8 semaines, puis
à 8 et 12 semaines ; les patients ayant rechuté à l’arrêt ont poursuivi le
traitement (l’étude est en cours). Dix hommes et une femme, âgés en moyenne
de 36 ans (extrêmes 27-56 ans) ont été traités ; Parmi eux, 10 étaient HLA
B27 positif ; Cinq avaient une atteinte radiologique du rachis. Une malade est
sortie de l’étude après 8 jours en raison de la survenue d’un xanthome
urticariant après 8 jours de traitement. 9 des 10 malades traits ont eu une
amélioration spectaculaire des tous les paramètres, débutant dès le
lendemain de la première perfusion ; cet effet bénéfique s’est maintenu à
12 semaines chez 8 malades sur 10, avec cependant une rechute presque constante
puisqu’un seul malade est en rémission 6 mois après la dernière perfusion.
L’IRM de la colonne a pu être répétée dans 3 cas, et dans 2 cas, les
signes d’inflammation avaient régressé ou disparu. La tolérance du
traitement a été bonne.
Ces données sont préliminaires, mais ouvrent des possibilités
thérapeutiques. On regrette le peu de détail fourni sur les différents types
d’atteintes des patients (axiales et ou périphériques). Il semble dans le
texte qu’il y ait 2 patients atteints d’arthrite et 6 d’arthralgies, ce
qui est un peu discordant avec la très faible utilisation des traitements de
fond (2 malades seulement sous salazopyrine) et un seul malade sous
corticoïdes. De même, l’IRM n’a été répétée que dans 3 cas. Il est
certain que des études plus vastes vont bientôt être publiées.
L’alendronate en prise unique hebdomadaire a la même
efficacité et la même tolérance qu’en prise quotidienne
Aging (Milano) 2000 Feb;12(1):1-12
L’ostéoporose atteignant surtout les femmes âgées, prenant beaucoup de
médicaments, et nécessitant un traitement très prolongé, il est tentant d’essayer
de simplifier le schéma thérapeutique. Chez l’animal, des études
préalables ont montré l’équivalence en termes d’efficacité et de
tolérance de l’alendronate en prise hebdomadaire et quotidienne. Cette vaste
étude a inclus 1258 femmes d’âge compris entre 40 et 90 ans, atteintes d’ostéoporose
densitométrique. Les principaux critères d’exclusion étaient l’existence
d’un antécédent d’ulcère gastroduodénal hémorragique ayant nécessité
une transfusion ou une hospitalisation, un ulcère récidivant, des troubles
dyspeptiques non calmés par le traitement, une sténose œsophagienne. L’étude
a duré un an. Les patients étaient randomisés en 3 groupes : 10 mg d’alendronate
par jour, 35 mg deux fois par semaine, 70 mg une fois par semaine. L’alendronate
était absorbé selon les modalités habituellement préconisées. Les
résultats montrent une efficacité absolument équivalente des 3 régimes, les
courbes étant superposées à tous les sites de mesure ; surtout, la tolérance
s’est montré similaire quelles que soient les modalités de prise, avec des
symptômes gastro-intestinaux chez 22 à 24 % des femmes. Aucun effet
indésirable sévère n’est survenu dans les groupes traités en une ou 2
prises par semaines, contre 1,4 % des patientes du groupe traité tous les
jours.
Ce travail a été patronné par les laboratoires Merck, et postulait une
équivalence entre 2 régimes thérapeutiques d’alendronate avec comme
objectif une augmentation de la compliance. Les résultats en termes d’efficacité
sont effectivement très convaincants, avec une tolérance qui s’est avérée
au moins aussi bonne. C’est donc une alternative intéressante car simplifiant
réellement le schéma thérapeutique.
Les marqueurs du remodelage osseux ont-ils un intérêt
dans le suivi des traitements de l’ostéoporose ?
Bone 2000 Jun;26(6):553-60 (éditorial) Bone 2000 ; 26 :
551-552
L’intérêt du dosage des marqueurs du remodelage osseux, pour un individu
donné, dans le suivi des traitements anti-ostéoporotiques est débattu.
Certaines études montrent que la diminution précoce (dans les 6 mois) des
marqueurs est corrélée avec l’augmentation à long terme de la densité
minérale osseuse. Pierre Delmas et coll. ont étudié cette question dans le
cadre du suivi du traitement hormonal substitutif. 569 femmes âgées de 40 à
60 ans, ménopausées récemment (moins de 6 ans) ont participé à un essai
randomisé THS contre placebo. Quatre marqueurs du remodelage étaient étudiés
: ostéocalcine et phosphatases alcalines (PA) osseuses pour la formation, C
télopeptide sanguin et urinaire (CTX) pour la résorption. Comme attendu, le
THS a entraîné une augmentation de la masse osseuse lombaire de 4,7 à 8,7 %
selon la dose utilisée ; La diminution des marqueurs a atteint un plateau à 6
mois pour les CTX urinaires (baisse de 65 %) et 12 mois pour les marqueurs de la
formation osseuse (baisse de 20 à 40 % pour les PA osseuses et de 15 à 45%
pour l’ostéocalcine). 237 patientes (61,1 %) étaient considérées comme “
répondeurs ” (augmentation de la DMO de 2,26 % au moins) et 16 % non
répondeurs (perte d’au moins 2,26 %). Les valeurs intermédiaires n’ont pas
été analysées car pouvant correspondre à un artéfact de la mesure. Une
corrélation entre l’augmentation de la DMO et la modification des marqueurs a
été recherchée : la variation par rapport à la valeur de base est
prédictive d’une augmentation des la DMO à 3 et 6 mois pour les marqueurs de
la résorption, à 3 mois seulement pour les marqueurs de la formation. Les
auteurs concluent qu’à l’échelon individuel, les variations à court terme
des marqueurs osseux peuvent aider à prédire l’augmentation de la DMO à 2
ans et donc d’identifier une population de répondeurs au THS. L’intérêt
du dosage des marqueurs dans l’identification des patientes répondeuses et
non répondeuses au THS est certain. Il est possible que ces dosages puissent
permettre d’améliorer la compliance au THS, mais leur utilisation en pratique
courante passerait par l’établissement et l’utilisation d’abaques
complexes. Cela n’est pas insurmontable comme le souligne l’éditorial de
Riggs. On regrette que le numéro de Bone présentant l’article de Delmas et
coll. et de Bjarnasson et Christiansen ne comprenne pas le point de vue d’autres
auteurs, hostiles à l’utilisation de ces marqueurs.
Cette étude reprend la même idée que celle de Delmas et coll. 258 femmes
récemment ménopausées ont été traitées par différents schémas de THS ou
placebo (n=56) pendant 3 ans. Quatre marqueurs du remodelage étaient étudiés
: ostéocalcine et phosphatases alcalines (PA) osseuses pour la formation, C
télopeptide sanguin et urinaire (CTX) pour la résorption. Une bonne
corrélation a été trouvée entre augmentation de la DMO et variation des
marqueurs, là encore avec une meilleure corrélation pour les marqueurs de la
résorption. L’intérêt du dosage des marqueurs dans l’identification des
patientes répondeuses et non répondeuses au THS est certain. Il est possible
que ces dosages puissent permettre d’améliorer la compliance au THS, mais
leur utilisation en pratique courante passerait par l’établissement et l’utilisation
d’abaques complexes. Cela n’est pas insurmontable comme le souligne l’éditorial
de Riggs. On regrette que le numéro de Bone présentant l’article de Delmas
et coll. et de Bjarnasson et Christiansen ne comprenne pas le point de vue d’autres
auteurs, hostiles à l’utilisation de ces marqueurs.
Corticothérapie orale et risque fracturaire
J Bone Miner Res 2000 Jun;15(6):993-1000
La corticothérapie orale a un effet délétère sur la DMO mais l’association
entre corticothérapie orale et fracture a été moins étudiée, et sur des
effectifs généralement réduits. Cette énorme étude, patronnée par Procter
et Gamble, a exploité les données épidémiologiques transmises par les
médecins généralistes anglais, qui, du fait du système de soins britannique,
centralisent les informations médicales. La population utilisatrice de
corticoïdes oraux de plus de 18 ans était incluse. Les témoins étaient les
adultes recevant une corticothérapie non systémique (topique dans 78 % des
cas, ophtalmique, nasale). Les patients étaient appariés pour l’âge et le
sexe. Chaque utilisateur de corticoïde était suivi jusqu’à la survenue d’une
fracture ou 91 jours après l’arrêt des corticoïdes ou jusqu’au décès ou
la fin de l’étude. L’existence des fractures rapportées dans le dossier
était contrôlée auprès du praticien traitant. Les facteurs de risque
associés étaient notés et analysés. La corticothérapie a été évaluée
selon a dose en 3 groupes : faible (< 2,5 mg/j), moyenne (2,5 à 7,5 mg/j),
forte (> de 7,5 mg/j). Une corticothérapie orale a été prescrite à 244235
patients, en moyenne pendant 1,3 ans. Les deux groupes étaient comparables
hormis une sur représentation de polyarthrites rhumatoïdes dans le groupe
traité (4,1 % versus 0,9 %). L’indication de la corticothérapie la plus
fréquente était une symptomatologie respiratoire. Le risque relatif de
fracture non vertébrale était augmenté dans le groupe traité (1,33, IC de
1,29 à 1,38) en particulier à la hanche (RR 1,61, IC 1,47 à 1,76). Le risque
relatif de fracture vertébrale était de 2,60. Cette augmentation du risque a
été trouvée pour toutes les doses, le risque le plus grand étant corrélé
avec la dose la plus forte. À l’arrêt des corticoïdes, le risque
fracturaire diminue rapidement pour revenir en 3 à 6 mois aux valeurs de base.
On est impressionné par cette énorme étude épidémiologique (plus de 200000
patients) qui prend comme principal critère de toxicité la survenue de
fractures et non la baisse de la masse osseuse. Certes, les laboratoires Procter
et Gamble ont participé à ce travail, dont on voit mal comment il aurait pu
être réalisé sinon. Certes, les conclusions vont dans le sens de l’extension
d’AMM du Didronel et peut-être ultérieurement du Risédronate (J Bone Miner
Res 2000 ; 15 : 10006-1013). Certes, on est étonné de constater une
augmentation du risque pour des doses de 205 mg de prednisone… mais force est
de s’incliner et de tenir compte des résultats en pratique quotidienne.
Le risédronate est efficace pour traiter l’ostéoporose
cortisonique
J Bone Miner Res 2000 Jun;15(6):1006-13
290 patients (109 hommes, 181 femmes) traités par prednisone à des doses>
à 7,5 mg/j pour une durée d’au moins 6 mois ont été randomisés pour
recevoir un placebo (n=96), 2,5 mg (n=94) ou 5 mg (n=100) de risédronate,
associé à une supplémentation systématique de 1 g de calcium et 400 UI de
vitamine D. L’âge moyen des sujets était de 19 ans et la corticothérapie
était prescrite principalement pour une PR, un asthme, une PPR ou une maladie
de Horton à une dose moyenne à l’inclusion de 15 mg/j depuis en moyenne 5
ans. À 12 mois, la DMO du groupe risédronate 5 mg a augmenté (de 1,8 à 2,9 %
selon les sites) alors qu’elle est restée stable sous placebo, sans
modification significative dans le groupe risédronate 2,5 mg. Le risque de
fracture vertébrale a été réduit de 70 % dans les groupes traités (5 %
versus 15 %). Le traitement a été bien toléré, seuls ayant été signalés
de manière plus fréquente que sous placebo des lombalgies et des arthralgies.
Cet essai a été mené avec un but curatif, chez des patients traités depuis
plusieurs années par corticoïdes. Dans cette population, il existe une
diminution du risque de tassement vertébral avec une augmentation de la DMO à
tous les sites, comparativement à un traitement par calcium et vitamine D seuls
(cf. J Bone Miner Res 2000 ; 15 : 993-1000, Osteoporosis Int 2000 ; 11 :
331-337).
Le calcium et la vitamine D permettent-ils de prévenir
les chutes ?
J Bone Miner Res 2000 Jun;15(6):1113-8
Les auteurs ont pris comme hypothèse de travail le rôle de la carence en
vitamine D dans l’instabilité (“ sway ” : oscillations), facteur de chute
chez la personne âgée. 148 femmes ambulatoires âgées de plus de 70 ans ont
été étudiées. Le critère d’inclusion était une 25 OH vitamine D
inférieure à 50 nmol/l. Pendant 8 semaines ; les patientes ont été traitées
soit par calcium seul (600 mg de calcium élément) soit par une association
vitaminocalcique D (idem + 400 UI de cholécalciférol). La compliance au
traitement a été supérieure à 95 %. La stabilité du corps été mesurée à
l’aide d’un appareil mesurant les oscillations dans les divers plans de l’espace.
Le métabolisme phosphocalcique a également été exploré avant et pendant le
traitement. Comparée à la prise isolée de calcium, l’adjonction de vitamine
D a entraîné une augmentation de la 25 OH vitamine D et une diminution de la
PTH. Par ailleurs, la stabilité du corps a augmenté. 28 % des femmes traitées
par calcium seul ont fait au moins une chute contre 16 % dans le groupe
calcium-vitamine D.
Certains avaient dit, après l’étude de Chapuy et coll. (N Engl J Med 1992 ;
327 : 1637-1642), que l’effet favorable antifracturaire de la supplémentation
vitaminique D et calcique chez les personnes âgées institutionnalisées
passait par une correction des effets musculaires de la vitamine D. Ici, les
auteurs ont spécifiquement mesuré l’instabilité (“ sway ”) et montrent
effectivement que la prise de vitamine D améliore la stabilité. Voilà un mode
d’action qui combiné avec la réduction de l’hyperparathyroïdie secondaire
incite à poursuivre une supplémentation !
Comparaison du raloxifène et du THS dans l’ostéoporose
post ménopausique
J Clin Endocrinol Metab 2000 Jun;85(6):2197-202
Le raloxifène (Évista) appartient à la classe des SERM et augmente la
densité minérale osseuse (DMO) et diminue les marqueurs du remodelage osseux.
La comparaison avec le THS n’avait pas été faite. Les auteurs ont donc
comparé les effets à court terme de ces deux traitements, sur la DMO, l (histomorphométrie
et les marqueurs du remodelage. Le THS étudié était le prémarin (œstrogènes
équins). 51 patientes ménopausées depuis au moins 5 ns, âgées en moyenne de
64 ans, ont été randomisées pour recevoir soit 60 mg/j de raloxifène, soit
le THS. Une biopsie osseuse en crête iliaque était effectuée à l’inclusion
et après 6 mois de traitement. La compliance a été bonne (94-97 %), le nombre
de sortie d’étude pour effet indésirable a été plus grand dans le groupe
THS (6/26 contre 1/25). La comparaison des résultats entre les deux groupes
montre une efficacité plus grande du THS (histomorphométrique, diminution plus
marquée du turn-over osseux, deux fois plus d’augmentation de la DMO). Le
raloxifène confirme donc son efficacité, mais à un degré moindre que le THS
? Cependant, sa tolérance est apparue excellente.
Le raloxifène n’est toujours pas remboursé en France (mais son remboursement
devrait finir par arriver) ; à quelle population s’adresse-t-il ? Les femmes
qui ne souhaitent pas prendre (ou poursuivre) le THS, ou un traitement par
bisphosphonates, sont de bonnes indications. Il faut savoir que des bouffées de
chaleur ne sont pas rares avec ce traitement.
Vertus antalgiques du pamidronate dans les douleurs
liées à un tassement ostéoporotique
Rheumatology (Oxford) 2000 May;39(5):567-8
Certains tassements vertébraux sont source d’une douleur intense, pouvant
confiner le patient au lit plusieurs jours voire plusieurs semaines ; Les
auteurs ont administré à 5 patientes consécutives hospitalisées une dose de
15 mg/j trois jours de suite de pamidronate (Arédia). Les morphiniques ne
suffisaient pas à contrôler les symptômes. Les patientes ont rapporté une
diminution de la douleur allant de 20 à plus de 50 %, dans les jours suivant l’administration
du pamidronate, ce qui a permis une reprise de la marche et un retour à
domicile. Comme le souligne l’auteur, des études plus vastes et contre
placebo sont nécessaires.
Il s’agit d’une très petite série (5 cas), réalisée en ouvert de
surcroît, mais qui a le mérite d’exister : en effet, certains services
pratiquent couramment des perfusions à visée antalgique dans les tassements
vertébraux. Or, cette étude a le mérite de souligner … qu’aucun travail
randomisé n’a permis de confirmer (ou d’infirmer) le bien fondé de telles
pratiques ; à l’heure de l’ “ evidence base medecine ”, une telle
étude paraît indispensable…
INHIBITEUR DE LA CYCL-OXYGENASE 2 (
COX2 )
expression du mRNA de cyclooxygenase-2 (COX-2) est élevé dans
cancers du colorectal humains et adenome mais non pas dans les polypes
hyperplasiques. Donc les AINS
peuvent réduire le risque de cancer colorectal.
Par conséquent, la proportion augmentée de COX-2 expression peut être un événement de bonne heure dans
la carcinogene de cancer colorectal.
COX-1 sont présents dans la plupart des tissus et sont impliqués dans la production physiologique de PGs
pour maintenir l'homeostasis normal, alors que COX-2 qui sont induits par
mitogenes, cytokines et
l'augmentation compte, est essentiellement responsable de l'inflammation.
Niveaux élevés de COX-2 protéine et mRNA, mais pas ce de COX-1, est trouvé dans les tissus du
carcinome du colon du rat chimiquement introduits et dans carcinome du colon humain En outre, interruption
génétique du COX-2 gène ou traitement avec une COX-2 drogue spécifique (anti-cox2)supprime la formation
du polype dans les souris pour les polyposis de l'adénome familial et les augmentations marquées dans COX2
concentrations de l'enzyme est trouvé tôt dans les polypes dans ces animaux.
Dans un modèle de pleurésie inflammatoire chez l'animal, les auteurs ont montré qu'à la
6ème heure les anti COX-2 spécifiques n'ont plus d'effet alors que les AINS sont encore
efficaces. On ne retrouve plus de COX-2 à cette phase. Plus surprenant est la constatation
à la 48ème heure, lors de la phase de réparation de l'inflammation il existe un deuxième
pic d'expression de la COX-2 qui fabrique alors des prostaglandines anti-inflammatoires
(PGD2 et PGF20) et une cyclopenténone (PGJ2).
Les auteurs soulèvent donc l'hypothèse d'une autre forme de COX, une COX-3, qui produit
des prostaglandines anti-inflammatoires.
Traitement de la maladie de Behçet par l'interféron alpha
La variété des microorganismes pouvant être impliqués dans la pathogénie de la maladie de Behçet pourrait être expliquée
par un antigène commun, comme une protéine du choc thermique. L'une d'entre elle, la 65 kD HSP, a une grande
homologie de structure avec une HSP 60 kD des mitochondries humaines, ce qui pourrait rendre compte d'une réactivité
croisée entre ces deux protéines et expliquer en partie l'immunopathogénie de la maladie de Behçet. Forts de ce concept,
les équipes turques ont traité les patients avec de la pénicilline retard et ont montré que l'association avec la Colchicine
donne de bons résultats sur les lésions cutanéo-muqueuses et les manifestations articulaires.
Les auteurs ont enrôlé 135 patients souffrant de maladie de Behçet avec uniquement manifestations cutanéo-muqueuses et
articulaires et les ont traité par 1,5 mg de colchicine par jour et 1,2 MU de benzathine pénicilline toutes les 3 semaines,
avec ou sans interféron alpha 3 MU tous les deux jours pendant 6 mois.
Un nombre significativement moindre de patients traités par interféron alpha a eu une atteinte oculaire (8versus27 avec un
risque relatif de 0,21). Le nombre de poussée oculaire était de 0,2 par an pour les patients sous interféron et de 1,02 pour
les autres. La diminution d'acuité visuelle a été significativement moindre chez les patients sous interféron (2 versus 13 avec
un risque relatif de 0,13). Les épisodes d'arthrites, de complications vasculaires (phlébites notamment) et les lésions cutanéo-muqueuses ont été
moins fréquents chez les malades sous interféron.
Les effets secondaires ont été minimes.
L'adjonction d'interféron alpha au traitement par pénicilline retard et colchicine semble donc efficace pour prévenir les
risques oculaires et extra-oculaires chez les patients atteints de maladie de Behçet.
Les auteurs préconisent cette association dès que le diagnostic est posé afin d'éviter les complications oculaires graves.
Les
voies moléculaires de l'activation des lymphocytes T
Depuis les premières observations établies à l'aide de la phytohémagglutinine,
on peut mesurer les progrès accomplis ces 15 dernières années sur la connaissance
des mécanismes moléculaires de l'activation des cellules T. Le modèle des 2 signaux, qui a tant contribué à guider le
raisonnement des investigateurs, a évolué aujourd'hui en modèles moléculaires
dynamiques dans lequel les phénomènes topologiques, la chronologie des
événements, les cascades d'activation moléculaires jouent un rôle très subtil. La
multiplicité et la finesse des mécanismes observés, tous centrés sur le verrou que
constitue la reconnaissance spécifique de l'antigène, ne surprendra pas si l'on
réfléchit aux questions de probabilité de rencontre de l'antigène, à l'amplification
considérable des phénomènes moléculaires puis cellulaires qui prennent
place à partir de quelques contacts de très faible affinité, à la puissance des
mécanismes effecteurs qui se déclenchent et à la précision du réglage de l'amplitude
de la réponse qui doit être assurée, en fonction de l'environnement de la cellule, et
ce jusqu'à l'exacte extinction de l'activation des cellules T. Cette extinction doit
cependant, rappelons le, laisser une trace
indélébile : une mémoire de la rencontre avec l'antigène sans laquelle nous serions
constamment malade et sans laquelle la vaccination serait impossible.
En matière de manipulations à des fins thérapeutiques, il faut d'abord rappeler aux
impatients que nous n'en sommes qu'aux balbutiements et que, dans l'avenir, nos
stratégies devront certainement composer avec la subtilité des mécanismes auxquels
on s'adresse. C'est à ce prix que l'on obtiendra un contrôle bien ajusté de
l'activation des cellules T en fonction des désordres que l'on doit corriger.
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