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GENETIQUE

Ostéopétrose autosomale récessive : l’un des gènes identifié.
Nature genetics, vol 25 : Juillet 2000. 343- 346
Des souris déficitaires en pompe à H+ ostéoclastique ont été générés par recombinaison homologue l’année dernière. (1). La longévité de ces animaux ne dépasse pas cinq semaines, elles sont beaucoup plus petites que les souris normales de la même portée. La radiologie conventionnelle montre des membres raccourcis. La densité osseuse est augmentée. Sur le plan histologique, il existe une augmentation de la trame osseuse et des trabécules cartilagineux, oblitérant plus de 80 pour 100 de l'espace médullaire. La corticale est mince et fragile. L’examen des cartilages de conjugaison montre une zone irrégulière de cartilage calcifié, élargi. Il existe de nombreuses anomalies de l'éruption dentaire avec en particulier une absence d'incisives, probablement en rapport avec la persistance de l'os compact en regard. Par ailleurs l’examen nécropsique montre que tous les organes sont normaux. Ainsi les souris présentent une ostéopétrose particulièrement sévère rappelant la forme maligne autosomale récessive humaine. Cette maladie rare est illustrée sur la photographie présentée en cartouche. Les nourrissons atteints présentent habituellement une anémie et une thrombopénie, une augmentation du volume du foie et de la rate. Apparaissent ensuite un déficit visuel et un retard psychomoteur si la greffe de moelle osseuse n'est pas rapidement proposée. La densité osseuse est anormale et les fractures spontanées habituelles (maladie des os de verre). Les ostéoclastes parfaitement différentiés par ailleurs ne forment pas des lacunes au contact des zones osseuses et sont incapables de déminéraliser la matrice extracellulaire. La protéine en question fait partie d’un complexe à ATP dont l’action est de transporter les ions H.+ dans les lacunes de résorption, où un pH acide est nécessaire pour la dissolution des cristaux d’hydroxyapatite. Six mois après la description de ce modèle une équipe italienne (2) a séquencé la région codante du gène humain correspondant chez des enfants présentant une forme autosomale récessive d’ ostéopétrose et mis en évidence des mutations récessives. Ces mutations sont pour la plupart des anomalies du site d’épissage empêchant la traduction (mutations nulles). Chez d’autres enfants présentant une forme assez typique d’ OP, aucune mutation n’a été mise en évidence dans ce gène, suggérant que l’OP soit une maladie hétérogène et que d’autres gènes soient impliqués. Cette nouvelle avancée génétique laisse entrevoir la possibilité d’un diagnostic prénatal ; la connaissance des mécanismes moléculaires de la résorption ostéoclastique permet d’imaginer des thérapeutiques ciblées dans les maladies du métabolisme osseux caractérisées par une augmentation de la résorption osseuse. JLS 1- Atp6i-deficient mice exhibit severe osteopetrosis due to loss of osteoclast –mediated extracellular acidification. Yi-Ping Li et al Nature genetics ; vol 23 : décembre 99. 447-451. 2-Defects in TCIRG1 subunit of the vacuolar proton pump are responsible for a subset of human autosomal recessive osteopetrosis A Frattini et al

Un gène responsable de l'ostéoporose familiale idiopathique ?
J Bone Miner Res 2000 Jun;15(6):1132-7

Il existe des observations, certes peu fréquentes mais totalement incontestables, d’ostéoporose familiale idiopathique. On sait également qu’il existe une susceptibilité familiale particulière aux ostéoporoses secondaires. La part du déterminisme génétique n’est pas connu et sa reconnaissance est une des gageures de la recherche des années à venir.
L’équipe de Cardon en nouvelle Zélande s’intéresse à ce sujet depuis de nombreuses années et a étudié ici 8 familles comportant 74 membres, tous souffrant d’une forme d’ostéoporose familiale idiopathique. L’affection se manifeste chez l’adulte jeune ( début des signes avant l’âge des 35 ans) par des fractures multiples.
Les sujets index de l’étude sont jeunes, ont au moins 2 antécédents fracturaires et une densité minérale osseuse d’au moins 2,5 déviation standard en dessus de la moyenne pour l’âge, enfin aucun n’a de cause secondaire d’ostéoporose. Les auteurs isolent donc 8 patients index et leur 8 familles (total 74 patients) et l’analyse porte donc sur l’ensemble des membres de ces familles. Les auteurs montrent que dans l’ensemble des familles de ces 8 patients, on retrouve 27 % des parents présentant une ostéoporose et 30% présentant une ostéopénie. Les auteurs se lancent ensuite dans un calcul statistique compliqué, première étape indispensable afin de préciser le type d'hérédité dans l’affection concernée. Les différents modèles de comparaison permettent de retenir l’hypothèse d’un gène dominant (ou codominant) responsable de la densité minérale osseuse lombaire chez ces patients.
Le reste de l’étude statistique analytique montre également qu’il n’y a pas d’argument pour un support environnemental à cette affection ou pour un support polygénique.
Une fois ces 2 prémisses établies, les auteurs se sont lancés dans la recherche du gène proprement dit mais ceci demande un peu plus de temps. Voilà donc une étude supplémentaire allant dans le sens d’une origine génétique d’une certaine forme d’ostéoporose, facteur prépondérant dans la maladie et qui ouvre d’intéressantes perspectives de recherche.

Les spondylarthropathies familiales
Arthritis Rheum 2000 Jun;43(6):1356-65
115 familles françaises de SPA (au moins 2 membres atteints apparentés du 1er au 3e degré) ont été étudiées par le groupe français d’étude des spondylarthropathies. Outre les données cliniques articulaires et extra-articulaires, des radiographies du bassin ont été réalisées chez tous les sujets de plus de 16 ans (et chez les sujets plus jeunes symptomatiques). En cas de doute, des radiographies complémentaires, un scanner ou une IRM étaient réalisés. Le diagnostic de sacro-iliite était retenu en cas d’atteinte bilatérale de stade 2 ou unilatérale de stade 3. Un typage HLA-B a été réalisé. Au sein des 155 familles identifiées, 1071 apparentés ont été interrogés par questionnaire avec un taux de réponse de 88 %. Au total, 329 patients remplissaient les critères d’Amor et/ou de l’ESSG des spondylarthropathies. 44 familles comprenaient 2 apparentés, 41 familles 3 sujets atteints, 11 familles 4 sujets atteints, 9 familles de 5 à 10 membres atteints ; 56 % étaient des hommes ; L’âge de début de la maladie était inférieur à 45 ans dans 97 % des cas avec un pic de fréquence entre 20 et 24 ans. L’atteinte clinique prédominante était la forme axiale (97 %) malgré une sacro-iliite radiologique dans seulement 67 % des cas, suivie par les manifestations d’enthésite dans 53 % des cas (talons, chondrosternales, dactylite), puis les arthrites périphériques (41,5 %). Des manifestations extra-articulaires étaient fréquentes (uvéites 30%, psoriasis 18%, maladie inflammatoire intestinale 5%). Il n’y avait pas de différence dans la présentation clinique selon le sexe sauf pour les oligoarthrites plus fréquentes chez l’homme et les maladies inflammatoires intestinales plus fréquentes chez la femme. Le HLA B27 était présent chez 97 % des malades. C’est une belle étude clinique, coordonnée par Maxime Bréban, qui confirme l’homogénéité des spondylarthropathies familiales dont la présentation clinique est dominée par les manifestations axiales et qui est très fortement liée à B27.

Gène COL9A1 : relation probable avec la coxarthrose féminine Rheumatology (Oxford) 2000 Mar;39(3):299-306


Le collagène de type IX est une protéine composée de trois chaînes polypeptidiques a1(IX), a2(IX), a3(IX) qui sont codées par les gènes COL9A1, COL9A2 et COL9A3 respectivement.
Cette étude portait sur l’examen de 11 gènes candidats susceptibles d’être impliqués dans l’arthrose. Un total de 481 familles ont été analysées, parmi lesquelles au moins deux personnes d’une même fratrie ont eu une chirurgie de la hanche, du genou, ou les deux, pour une arthrose primitive.
Les gènes candidats analysés étaient repérés par la présence de microsatellites. Les résultats statistiques étaient analysés d’abord sans stratification, puis suivant une stratification par sexe et remplacement articulaire (hanche ou genou).
Les analyses révèlent un lien possible entre collagène de type IX (gène codant : COL9A1) et 132 familles qui comprenaient des femmes ayant eu une arthroplastie de la hanche, avec un p= 0,00053 et un LOD score= 2,33. Cette piste semble intéressante et demande à être validée en prospectif.

COMP : marqueur de la dégénérescence du cartilage?

Etude de la pertinence de COMP comme marqueur de la dégénérescence du cartilage articulaire dans un modèle d’arthrose chez la souris transgénique.
L’analyse Northern Blot de l’ARN total extrait des articulations du genou de souris transgéniques Del1 qui présentent une courte délétion du collagène de type II transgénique, et des souris non transgéniques était utilisée pour suivre les changements de COMP mRNA au cours de la dégénérescence du cartilage. Utilisation d’Immuno-histochimie pour déterminer la distribution de COMP dans le cartilage articulaire et mesure des taux sériques par Immunologie.
Une synthèse transitoire de COMP mRNA était observée dans le cartilage articulaire des souris transgéniques Del1 au début des lésions arthrosiques, à l’âge de 3 mois. Comparé aux contrôles non transgéniques, la quantité de COMP du cartilage articulaire des souris transgéniques âgées de 3 à 9 mois était augmentée, spécialement au niveau de la frontière entre cartilage non calcifié et cartilage calcifié. Il y avait aussi un changement du dépôt de COMP d’un territoire prédominant à un territoire péricellulaire. Cette différence persistait jusqu’à l’âge de 15 mois, quand les contrôles non transgéniques démontraient aussi une dégénérescence du cartilage articulaire et une augmentation de COMP. Les taux sériques augmentés de COMP étaient observés chez les souris Del1 à l’âge de 4 mois , corrélés temporairement avec le début de la dégénérescence du cartilage.
Ces résultats suggèrent que l’augmentation de synthèse de COMPmRNA et la redistribution protéique sont caractéristiques des premiers stades de la dégénérescence du cartilage articulaire dans un modèle de souris transgéniques dans lesquelles l’arthrose est le résultat d’une mutation dominante négative du gène du collagène de type II. COMP est un marqueur usuel du métabolisme du cartilage altéré dans le développement de l’arthrose.

Arthrose fémoro-tibiale interne : rôle de l'obésité et du genu varum
Arthritis Rheum 2000 Mar;43(3):568-75

L’obésité est le facteur le plus sévèrement impliqué dans la gonarthrose. Le genu varum peut-il augmenter l’impact du poids du corps sur le genou, versus la hanche ou la cheville ? La distribution des charges dans les compartiments est plus équitable dans le genu valgum que dans le genu varum, et les genu valgum supportent mieux l’obésité.
Dans cette étude, 300 patients atteints de gonarthrose étaient séparés en 2 groupes, selon le parallélisme du genou dominant .La sévérité de l’arthrose était évaluée par la mesure de l’interligne articulaire en position schuss. Les objectifs étaient :
- Corrélation entre Index de Masse Graisseuse (BMI) et sévérité de l’arthrose dans les genu varum
- Corrélation entre BMI et arthrose dans les genu valgum..
- Corrélation entre BMI et sévérité du genu varum
- Corrélation entre BMI et arthrose fémoro-tibiale interne, diminuée après rectification du parallélisme du genu varum 154 patients genu varum, 115 patients genu valgum.La BMI était corrélée avec la sévérité de l’arthrose dans le groupe genu varum ( p=0,0009), mais pas dans le groupe genu valgum (p=0,17). La plupart des effets de la BMI sur la sévérité de l’arthrose fémoro-tibiale interne était expliquée par le mauvais parallélisme du genu varum.
Le genu varum, qu’il soit présent avant ou après l’apparition de la pathologie, est un facteur qui peut contribuer à rendre le genou plus vulnérable aux effets de l’obésité.
Le genu varum serait un facteur aggravant de l’arthrose fémoro-tibiale interne majoré par l’obésité.